En France, les entreprises affichent une forte conscience de leurs responsabilités sociales et environnementales. Elles sont prêtes à faire des efforts, mais pas forcément à y consacrer une part importante du chiffre d’affaire, ni à inscrire ces enjeux dans leurs statuts dès aujourd’hui
Neuf dirigeants d’entreprises françaises sur dix estiment voir un rôle important à jouer dans la transition écologique et sociale, au moins autant voire plus que les pouvoirs publics. C’est ce que révèle le sondage* mené par Harris Interactive pour Aesio et Le Mouves. Une très grande majorité d’entre eux se dit ainsi motivée par des considérations d’ordre social et écologique : développer un modèle d’entreprise où il fait bon travailler (95%), volonté de créer des emplois (93%) et mettre en place une activité soucieuse de l’environnement (92%).
Si aujourd’hui une majorité des entreprises fonctionne encore selon un mode de décision impliquant surtout les actionnaires et/ou dirigeants, moins d’une sur deux assure associer les différentes parties-prenantes, dont les salariés, aux décisions. Presque une sur trois se déclare d’ailleurs prête à intégrer davantage les salariés dans les instances de décision, dans la lignée de la loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises).
Les dirigeants attendent ainsi de leurs managers une proximité avec les membres de leur équipe, ainsi qu’une communication plus accrue et une capacité de motivation. De même, en matière de rémunération des salariés, les entreprises s’affichent comme vertueuses. Plus de la moitié des dirigeants déclare appliquer une échelle de rémunération – près d’une sur deux étant publique – visant à limiter les écarts entre les plus bas et plus hauts salaires.
Mais si les entreprises affichent pour une grande majorité de bonnes dispositions en matière de RSE, elles ne semblent pas pour autant prêtes à y consacrer une part importante du chiffre d’affaires. Les dirigeants sont plutôt enclins à faire des efforts sur les salaires et les achats responsables si l’entreprise fonctionne bien, à favoriser la transition écologique et à privilégier un mode de management plus participatif. Pour autant, la proportion de ces dirigeants se déclarant prêts à franchir le pas ne dépasse jamais 35%.
Effectivement, ces derniers évoquent notamment un manque de moyens financiers. Ils accepteraient d’accorder une partie de leur chiffre d’affaires à la conduite de ces changements pour une part inférieure à 3%. Dans la même veine, si plus de la moitié des dirigeants se dit intéressée par la possibilité d’inscrire une « raison d’être » dans les statuts de l’entreprise dans le cadre de la loi Pacte, seuls 11% envisagent de le faire dès cette année. Encore des progrès à réaliser pour voir des changements concrets.
* Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne et par téléphone du 12 au 21 décembre 2018. Échantillon représentatif de 200 dirigeants d’entreprise comptant au moins 10 salariés. Représentativité assurée grâce à la méthode des quotas sur les critères de taille d’entreprise et de secteur d’activité. Les plus grandes entreprises ont été sur-représentées dans l’échantillon de manière à pouvoir lire les résultats auprès de cette catégorie d’entreprises. Elles ont ensuite été remises à leur poids réel dans l’échantillon global pour le traitement des résultats, afin de garantir la représentativité des résultats d’ensemble.
.