Facteur de performance pour les salariés et les entreprises, moteur du renouveau des pratiques managériales : le télétravail est de plus en plus plébiscité par les entreprises. Les dirigeants et les salariés sont d’ailleurs unanimes sur ses bénéfices, mais il reste encore « réservé » aux cadres.
Une hausse de 50% du contractuel par rapport à 2017. C’est ce que montre l’étude* sur le télétravail menée pour la deuxième fois par Malakoff Médéric Humanis. Ainsi, le télétravail concerne désormais près d’un salarié sur troisdans le secteur privé. Dirigeants et salariés s’accordent sur ses bienfaits : autonomie, responsabilisation, engagement ou encore équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Si un dirigeant sur deux considère également ce dispositif comme un moyen de diminuer l’absentéisme, les trois quart des salariés se disent satisfaits de cette possibilité de travail contribuant à l’amélioration de leur qualité de vie au travail. Une pratique majoritairement réservée aux cadres (51% des répondants) et aux salariés de grosses entreprises (49% travaillent dans une entreprise de plus de mille salariés).
Une généralisation du temps de travail
Presque un dirigeant sur deux estime d’ailleurs que l’assouplissement des règles de sa mise en oeuvre va leur permettre d’augmenter le nombre de bénéficiaires au sein de leur entreprise ou à élargir la fréquence autorisée. Pour les télétravailleurs, le nombre de jours idéal serait de 6.7 par mois. Pour une grande majorité d’entre eux, le domicile est leur choix de lieu privilégié.
79% des dirigeants interrogés mettent l’efficacité au travail et l’amélioration du dialogue social au premier plan des bénéfices apportés par le télétravail. Ils soulignent également un engagement accru des employés. Également, une amélioration de leur image d’employeur. Quant aux télétravailleurs, ils font valoir une plus grande autonomie et responsabilisation, une plus grande efficacité, une baisse de la fatigue ainsi que des économies financières. Cela leur permet également de réduire leur temps de trajet et d’avoir des horaires plus souples.
Un moteur du renouveau des pratiques managériales
83% des managers encadrant des télétravailleurs se déclarent favorables à cette forme de travail. Cela implique pour eux de repenser le maintien du lien collectif, la manière de déléguer et contrôler les tâches, la régulation de la charge de travail et les modalités de contrôle du temps de travail. Ils soulignent aussi la nécessité de mettre en place des actions de formation et de sensibilisation – une pratique pas encore majoritaire.
Pour autant, cette généralisation du télétravail s’accompagne d’une approche plus pragmatique. Presque un manager sur deux craint que le télétravail entraîne la perte d’une partie de leurs responsabilités voire une remise en cause du lien hiérarchique. Pour les dirigeants ne proposant pas de télétravail, les raisons invoquées sont liées à la sécurité des outils informatiques (45%), à la résistance des managers et aux contraintes administratives. De même, 60% des salariés reconnaissent que le télétravail peut empiéter sur la vie personnelle. Plus de la moitié d’entre eux évoque des risques tels que l’isolement, la perte du lien collectif ou la non-déconnexion, dans un contexte où moins d’un sur deux déclare disposer d’un espace dédié.
* Étude de perception Ifop pour Malakoff Médéric Humanis réalisée auprès de 1604 salariés et 401 dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés du secteur privé – novembre et décembre 2018.